La pédagogie

La formation professionnelle

C’est une formation diplômante, réglementée dans la durée et le contenu, basée sur le principe de l’alternance intégrative.

La formation professionnelle s’articule autour de deux pôles, en interaction, qui s’enrichissent mutuellement à savoir :

Pôle didactique : acquisitions d’outils théoriques, méthodologiques, pratiques, utiles pour agir en situation et développer les compétences requises afin de devenir professionnel,

Pôle de professionnalisation : l’apprenant effectue un travail sur soi, se questionne et développe un esprit critique.

La formation par compétences est un processus dynamique qui favorise la progression de l’apprenant. Elle facilite le développement de ses valeurs professionnelles et l’émergence de son identité.

Formation professionnelle - Pôle Didactique - Pôle Professionnalisation

L’apprenant

En référence à notre conception de l’Homme, l’apprenant est une personne avec une histoire de vie, une culture, des valeurs, des expériences, des représentations et des motivations.

Son statut lui confère des droits et des devoirs.

C’est un adulte, acteur et auteur central de sa formation en interaction avec autrui. Cela suppose un réel engagement dans son cursus d’apprentissage.

L’apprenant mobilise et développe des ressources en savoirs théoriques et méthodologiques, en habiletés gestuelles et en capacités relationnelles.

Il enrichit son portefeuille de connaissances et de compétences. Il apprend à reconnaitre ses émotions et à les gérer avec la distance professionnelle qui s’impose.

Il développe une éthique professionnelle lui permettant de prendre des décisions éclairées et d’agir avec autonomie et responsabilité dans le champ de sa fonction.

 

Le formateur

« Le formateur témoigne de valeurs professionnelles affirmées, fondées sur une conception de la personne humaine, une éthique basée sur les droits de l’Homme. Il est un professionnel possédant des capacités d’engagement, d’adaptation, un sens des responsabilités lui permettant d’arbitrer, de choisir, de décider, d’analyser ».

C’est un facilitateur : il tient compte de la singularité de l’apprenant et l’aide à s’approprier des savoirs en mettant en œuvre des dispositifs pédagogiques qui favorisent son implication, son apprentissage, sa responsabilisation dans la formation.

Avec les professionnels des terrains de stage, il permet à l’apprenant de se préparer à sa future pratique professionnelle, en respectant les normes professionnelles actualisées dans les situations de travail. Il permet à l’apprenant d’identifier et de mobiliser ses propres ressources et les ressources externes, de façon pertinente aux situations.

C’est un accompagnateur : il aide l’apprenant à progresser tout au long de sa formation. C’est une personne ressource pour l’apprenant dans la construction des apprentissages et des savoirs.

Il aide l’apprenant à développer une posture réflexive par :

L’analyse des savoirs et savoir-faire mis en œuvre dans les situations professionnelles, en lien avec des unités d’enseignement ou modules.

La mise en place de démarches d’auto-évaluation.

C’est un animateur et un régulateur : il impulse une dynamique nécessaire au bon déroulement de la formation dans le respect des règles et des valeurs énoncées au sein du ou des groupes d’apprenants.

C’est un médiateur : il permet à chacun d’apprendre dans le partage, la confrontation des idées et à se situer en tant qu’individu dans sa rencontre avec l’autre.

C’est un évaluateur : il participe à l’évaluation des acquisitions dans le cadre des évaluations réglementaires.

C’est un gestionnaire : il construit, organise et planifie la mise en œuvre de la formation dans le respect des référentiels de formation infirmier et aide-soignant.

Courants pédagogiques et méthodes

Notre conception de l’apprentissage s’appuie sur différentes théories de l’apprentissage, les modèles privilégiés pour développer les compétences sont le constructivisme et le socioconstructivisme.

Le constructivisme : L’apprenant apprend à partir des questions qu’il se pose, à partir de ses représentations. Le sujet construit son propre savoir. L’apprenant ne peut apprendre qu’à partir de quelque chose qui a du sens pour lui, en réponse à des problèmes qu’il se pose, dans des situations et dans un temps donné. « Toute connaissance est une réponse à une question » dit G Bachelard, « rien n’est donné, tout est construit. » « L’action est le moteur du développement cognitif » dit J Piaget

Le socio constructivisme : La construction d’un savoir bien que personnelle s’effectue dans un cadre social. L’apprenant construit ses savoirs en étant en interaction avec les autres. Les informations sont en lien avec le milieu social, le contexte et proviennent à la fois de ce que l’on pense et de ce que les autres apportent comme interactions.

Les trois étapes sont :

  •  la contextualisation,
  •  la dé-contextualisation (conflit sociocognitif),
  •  la re-contextualisation ou transfert.

Les méthodes et les outils utilisés visent à favoriser chez l’apprenant une posture réflexive pour lui permettre l’analyse et l’évaluation de sa pratique professionnelle.

Ils comportent :

  •  Des cours magistraux, des travaux dirigés, des travaux personnels, du e-learning permettant une alternance des méthodes pédagogiques ;
  •  Les analyses de pratique, les exploitations de stage, le suivi pédagogique individuel et/ou collectif, l’exploitation du portfolio permettant le développement d’une posture réflexive. La formation à la démarche réflexive contribue à la construction de l’identité professionnelle de l’apprenant ;
  •  Des situations d’apprentissage contextualisées au sein des différents types de stage représentatifs de familles de situation ;
  •  Les pratiques simulées apportent une plus-value dans l’approche par compétences, en permettant une mise en action des savoirs acquis. Elles permettent un apprentissage et/ou un perfectionnement des pratiques, des compétences techniques, relationnelles, organisationnelles, au cours de situations, de gestes ou de procédures simulées. Ce sont des pratiques interactives mettant en jeu des moyens matériels plus ou moins sophistiqués. La recherche de sens dans l’action est particulièrement étudiée pour favoriser la posture réflexive.

L’alternance intégrative :

Selon Ph. Perrenoud : « l’alternance désigne le va et vient d’un futur professionnel entre deux lieux de formation, d’une part un institut de formation initial et d’autre part un ou plusieurs lieux de stage.» 

L’alternance devient intégrative lorsque ces deux lieux de formation s’alimentent mutuellement et permettent l’articulation de la réflexion, de l’action et la compréhension des situations.

En effet, différents acteurs accompagnent l’apprenant dans l’alternance : le maître de stage, le tuteur de stage, les professionnels de proximité, le formateur référent de stage…

La gestion de l’alternance intégrative est utilisée comme un véritable moyen d’apprentissage professionnel. Elle offre la possibilité à l’apprenant d’occuper une place centrale dans le dispositif de formation, de donner du sens à sa pratique professionnelle et d’acquérir des compétences.

 

Les stages

Les stages constituent un temps d’apprentissage privilégié d’une pratique professionnelle auprès de personnes sous la responsabilité de professionnels qui encadrent l’apprenant : maitre de stage, tuteur et professionnels de proximité au quotidien.

Selon Philippe Perrenoud, le rôle du stage peut être considéré comme

  •  un terrain d’application … ;
  • un moyen de socialisation professionnelle … ;
  •  une épreuve initiatique, … ;
  •  un moment de démarche clinique de formation…. »

Les apprenants vivent ces stages de différentes façons, enrichissent leur expérience et clarifient leur projet professionnel.

 

La compétence

C’est la mobilisation dans l’action d’un ensemble de savoirs en lien avec des ressources internes et externes, adapté aux exigences d’une situation ou une famille de situation.

« La compétence correspond à la mobilisation dans l’action d’un certain nombre de savoirs combinés de façon spécifique » R. Wittorski – 1997

Cette approche par compétence nécessite de distinguer et d’articuler le travail prescrit et le travail réel pour mettre en évidence que le travail est spécifiquement humain et non une exécution de tâches.

 

La relation pédagogique

Cette relation est basée sur le respect et la confiance entre l’apprenant et l’accompagnant en stage ou à l’Institut ce qui permet à l’apprenant d’exprimer son ressenti, son questionnement et l’aide à repérer ses ressources et ses difficultés.

Elle favorise le processus d’autonomisation de l’apprenant dans un climat sécurisant.

La relation pédagogique intègre une dimension éthique dans laquelle le formateur veille au bien-être de chaque apprenant, dans une relation d’adulte à adulte qui est à la base du suivi pédagogique.

 

Le suivi pédagogique

Le suivi pédagogique est l’un des processus d’accompagnement de l’apprenant tout au long de sa formation à l’institut comme en stage.

Il est réglementé, organisé par l’équipe pédagogique et mis à disposition de l’apprenant en fonction des besoins et attentes.

Il est constitué de temps formalisés d’échanges entre apprenants et formateurs.

Le suivi individuel s’effectue sous la forme d’entretiens menés par les formateurs référents et/ou la direction :

  • à la demande des apprenants
  • à la demande des formateurs et/ou de la direction

Pour faire le point sur son projet et sa progression, faire le bilan des acquis à l’Institut et en stage.

Le suivi collectif s’effectue au cours de travaux de groupe comme les préparations de stage, les analyses et les exploitations de stage, les travaux de recherche… Il est ajusté en fonction des problématiques qui se présentent et des demandes.

 

Le projet professionnel

C’est la projection que l’apprenant se fait de son avenir professionnel.

Au travers du dispositif de formation mis en place dès l’entrée en formation, en interaction, l’apprenant fait évoluer ses représentations, identifie et affirme ses valeurs soignantes, et acquière des compétences. Un travail sur soi, une interrogation continue de ses pratiques et de son projet, favorisent son positionnement et forgent son identité professionnelle.

Ainsi, l’apprenant affirme son engagement dans la profession, participe à l’enrichissement et à l’évolution des pratiques, tout au long de sa formation et de sa carrière professionnelle.

 

L’évaluation

L’évaluation est l’action d’attribuer une valeur à quelque chose ce qui implique 2 visions du monde :

Logique de contrôle : Evaluation mesure, basée sur les résultats attendus

Logique d’accompagnement :

«L’évaluation gestion» (procédures) basée sur la régulation et la valorisation des réussites, le repérage des axes de progression et le réajustement

«L’évaluation située» (processus) questionnement du sens avec une logique d’accompagnement de la dynamique de changement

Ces dispositifs permettent d’inscrire l’apprenant dans une démarche d’analyse et d’amélioration continue de la qualité des soins.

L’évaluation sera tour à tour formative, sommative et certificative.

Les modalités de l’évaluation peuvent être individuelle, collective, écrite, orale et pratique.